Fact-checking

Comment Bruno Le Maire s’arrange avec la réalité dans son dernier livre

15 min

Dans « La voie française », le ministre de l’Economie vante son bilan sans retenue, quitte à multiplier les erreurs. Graphiques à l’appui, nous en avons décortiqué six, entre mauvaise foi et fake news assumées.

PHOTO : Nadia Diz Grana
Série 1/2

Bruno Le Maire, notre ministre de l’Economie et des Finances, vient de publier un livre important (La voie française, Flammarion) dans lequel il propose un bilan de son action au pouvoir depuis sept ans ainsi qu’un ensemble de propositions de réformes. A Alternatives Economiques, nous avons décidé de prendre ce livre très au sérieux. Loin des petites phrases et des commentaires rapides, pas moins de sept expertes et experts de notre rédaction ont lu l’ouvrage dans le détail.

On ne s’appesantira pas ici sur les nombreuses petites contradictions de la prose ministérielle. Comme ce mélange entre un discours d’humilité (un ministre n’arrive jamais à changer grand-chose, p. 20) et le panégyrique glorifiant de tous les changements géniaux advenus grâce aux gouvernements Macron. Ou encore cet appel à défendre « notre langue contre la facilité des anglicismes » (p. 18) avant de qualifier (p. 30) l’Union européenne d’« irrelevant » ou de parler de « the elephant in the room » !

Bruno Le Maire, notre ministre de l’Economie et des Finances, vient de publier un livre important (La voie française, Flammarion) dans lequel il propose un bilan de son action au pouvoir depuis sept ans ainsi qu’un ensemble de propositions de réformes. A Alternatives Economiques, nous avons décidé de prendre ce livre très au sérieux. Loin des petites phrases et des commentaires rapides, pas moins de sept expertes et experts de notre rédaction ont lu l’ouvrage dans le détail.

On ne s’appesantira pas ici sur les nombreuses petites contradictions de la prose ministérielle. Comme ce mélange entre un discours d’humilité (un ministre n’arrive jamais à changer grand-chose, p. 20) et le panégyrique glorifiant de tous les changements géniaux advenus grâce aux gouvernements Macron. Ou encore cet appel à défendre « notre langue contre la facilité des anglicismes » (p. 18) avant de qualifier (p. 30) l’Union européenne d’« irrelevant » ou de parler de « the elephant in the room » !

Nous ne cachons pas que nous avons quelques points d’accord avec le ministre. Par exemple quand il dénonce l’affaiblissement d’une Union européenne qui ne doit pas se résumer « à une foire de consommateurs et de marchands », qu’il déplore son retard vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine, réclame plus de souveraineté européenne et suggère un Buy European Act (p. 90). Nous suivons également le ministre lorsqu’il veut donner plus de poids aux salariés dans les conseils d’administration (p. 55) et veut en finir avec le management vertical pour octroyer plus de place et d’autonomie aux salariés dans l’organisation de leur poste de travail (pp. 61-62).

Mais nous sommes critiques sur le reste. Sur le bilan faussé, quand il n’est pas factuellement faux, de ses sept années de pouvoir ; sur les propositions de transformation de notre modèle économique et social qui nous enverraient, nous voulons le démontrer, dans le mur. Et nous ne transigeons pas avec un ministre macronien qui flirte de manière appuyée avec l’extrême droite en décrivant la France comme « une nation qui avait 5 % d’immigrés dans sa population en 1950 et qui en compte désormais 10 %, sans jamais avoir eu son mot à dire » (p. 132), qui glorifie d’un bout à l’autre un roman national et un « esprit français ».

Le ministre avance quantité de prises de position dans ce livre, quelques fois en une phrase, quelques fois en argumentant. Nous avons choisi de retenir les affirmations les plus fortes et les plus fausses, en apportant la contradiction pour nourrir le débat démocratique. Car il n’y a, jamais, quoique laisse supposer le ton péremptoire du livre, une seule façon de voir l’économie.

Christian Chavagneux

 

1/ Non, Paris n’est pas la première place financière d’Europe

« En 2017, qui aurait pensé que nous réussirions notre pari de faire de la place financière de Paris la première place financière d’Europe ? Pari tenu » (p. 12).

Il y a bien évidemment plusieurs manières de mesurer le poids des différents centres financiers. Mais aucune ne classe la France en tête en Europe.

Le think tank britannique Z/Yen s’est imposé comme le compilateur de différentes données aboutissant à l’établissement d’un indice général permettant de comparer les places financières dans le monde. Son dernier classement place Londres et Genève largement devant Paris. Peut-être le ministre voulait-il dire Union européenne lorsqu’il parlait de l’Europe ? Au grand dam de Bercy, toujours en rivalité jalouse vis-à-vis de nos partenaires allemands, Francfort devance la capitale hexagonale et c’était déjà le cas dans le classement de l’an dernier.

Pour autant, ce genre d’indice très général ne nous dit pas grand-chose de concret sur la qualité de la spécialisation des différentes places. Quand on y regarde de plus près, la France est bien loin d’occuper le podium. Signe de sa grande compétitivité, le Royaume-Uni est largement en tête au niveau mondial en matière d’exportations nettes de services financiers et, en Europe continentale, le Luxembourg et l’Allemagne restent largement devant l’Hexagone.

S’il y a une chose dont la France peut s’enorgueillir, c’est de concentrer sur son sol quatre banques systémiques

Il y a bien un indicateur qui nous place en tête en Europe : BNP Paribas est la plus grande banque du Vieux Continent, par le total des actifs ou par la capitalisation boursière. De manière plus générale, la France peut même s’enorgueillir de concentrer sur son sol quatre banques systémiques, c’est-à-dire susceptibles de créer une crise d’envergure en cas de problème. Mais ce n’est pas le genre d’information que le ministre souhaite mettre en avant !

Ch. Ch.

 

2/ La désindustrialisation n’est pas encore un mauvais souvenir

« La désindustrialisation semblait inéluctable, elle est stoppée ; les friches industrielles étaient le visage de fer et de béton de notre déclin, elles reprennent vie partout sur le territoire » (p. 13).

Quand il s’agit de vanter son action sur le front industriel, Bruno Le Maire a le lyrisme facile. Au point d’aller un peu vite en besogne et d’embellir les chiffres. « En sept ans, nous avons créé 100 000 emplois industriels, ouvert 600 usines », s’enorgueillit-il. Certes, 133 000 emplois équivalent temps plein ont été créés dans l’industrie manufacturière entre début 2017 et fin 2023, soit une hausse de 5,7 % de ses effectifs : une performance notable. L’hémorragie que connaissait le secteur semble enrayée depuis la mi-2018. Mais 57 % de ces créations d’emplois sont imputables au seul secteur de l’agroalimentaire, ce qui relativise l’ampleur de ce renouveau.

Quant aux usines, le bilan apparaît gonflé : le solde net des ouvertures et fermetures de sites industriels s’établit à 333 unités depuis début 2017, selon le spécialiste de la veille et de l’information économique Trendeo. Là encore, ce résultat tranche avec le passé, qui voyait le mouvement des fermetures l’emporter. Mais ce retournement avait déjà commencé sous la présidence de François Hollande… Difficile de ne pas lui en faire au moins en partie crédit.

D’autres indicateurs dessinent un tableau plus nuancé. L’industrie française a retrouvé son niveau de production de 2015 en avril 2023, mais elle fait du quasi-surplace depuis lors. Pas de quoi s’échauffer donc, même si ce résultat apparaît meilleur que la moyenne de la zone euro, et de l’Allemagne et de l’Italie en particulier.

Dernier juge de paix : la part de l’industrie manufacturière dans la richesse créée par le pays. La valeur ajoutée dégagée par le secteur a représenté un petit 9,5 % au dernier trimestre 2023, en baisse de 0,3 point par rapport au trimestre précédent. Surtout, ce chiffre reste inférieur aux 9,9 % observés avant le Covid. Signe que l’industrie continue de croître à un rythme moins rapide que le reste de l’économie… « La route est encore longue, qui fera de nouveau de la France une grande nation de production, fidèle à son histoire et à son génie », concède avec emphase Bruno Le Maire. C’est le moins qu’on puisse dire.

Marc Chevallier

 

3/ Les inégalités et la pauvreté loin d’être contenues

« Là, on vous expliquera que les inégalités explosent en France, que le taux de pauvreté ne cesse de progresser et que, naturellement, les plus riches sont premiers responsables de cet état de fait ; par conséquent il faut les taxer davantage, tout ira mieux. (…) Et peu importe que la France soit un des seuls pays développés à avoir contenu l’explosion des inégalités grâce à son modèle social parmi les plus redistributifs au monde, peu importe que le taux de pauvreté soit contenu (…) : les faits ne comptent pas, tant qu’ils ne servent pas la cause idéologique qu’ils doivent défendre » (pp. 146 et 147).

On se sentirait presque visé, à Alternatives Economiques, à la lecture de ce paragraphe signé Bruno Le Maire. Avouons-le : il est vrai que l’on dénonce souvent la hausse des inégalités et de la pauvreté. Pire, on appelle ouvertement à taxer les plus hauts revenus, comme on l’a encore fait récemment, en couverture de notre numéro d’avril. Pas par idéologie, cependant, mais parce que les faits sont têtus.

On connaît actuellement en France l’un des niveaux d’inégalités les plus élevés enregistrés depuis 1996

Pour s’en convaincre, le mieux est de s’appuyer sur les sources qui font référence. Dans sa dernière publication en date sur le sujet, l’Insee, l’Institut national de la statistique et des études économiques (on ne peut pas faire plus officiel) titre explicitement : « En 2021, les inégalités et la pauvreté augmentent. » Et si on lit cette note dans le détail, on apprend qu’elles augmentent « nettement ». En réalité, comme le montre le graphique ci-dessous, on se rapproche du pic enregistré en 2011 : on connaît donc actuellement en France l’un des niveaux d’inégalités les plus élevés enregistrés depuis 1996.

Une forte hausse des inégalités

Indice de Gini en France

L’Indice de Gini varie de 0 à 1. 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l’inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n’ont rien).

Concernant la pauvreté, le record a été battu en valeur absolue : 9,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en 2021. Il n’y a jamais eu autant de pauvres en France depuis vingt-cinq ans, c’est-à-dire aussi loin que l’on calcule la pauvreté de cette façon ! Si l’on rapporte ce nombre à la population, le taux de pauvreté culmine à 14,5 %, ce qui constitue un co-record (avec 2018) depuis 1996.

Le ministre a raison de dire que notre modèle social est très redistributif. Sans impôts ni prestations sociales, la situation serait bien pire. Mais cela ne nous place pas pour autant sur le podium des pays les moins inégalitaires. En réalité, la France est dans une situation intermédiaire quand on la compare aux autres pays riches. Selon les données de l’OCDE, la France affichait un indice de Gini de 0,298 en 2021 (plus cet indice est élevé, plus les inégalités sont fortes). Tout juste la moyenne, mais loin derrière les pays scandinaves…

Page 64, Bruno Le Maire précise sa pensée : il concède que les inégalités de patrimoine sont fortes – ce qui n’est pas faux –, mais juge que les inégalités de revenus sont réduites dans notre pays – et là, il fait une grossière erreur. Les 10 % les plus riches en France captent près du quart de l’ensemble des revenus, presque huit fois plus que les 10 % les plus pauvres, comme le pointe l’Observatoire des inégalités. En réalité, les inégalités de revenus primaires, c’est-à-dire avant transferts sociaux, sont très fortes en France.

Si on regarde le coefficient de Gini avant redistribution, la France est le quatrième pays le plus inégalitaire d’Europe, selon Eurostat, derrière la Bulgarie, la Lituanie et l’Irlande. En résumé, oui, notre modèle social est très redistributif, mais comme on part d’une situation initiale catastrophique, il arrive tout juste à nous ramener dans la moyenne.

Laurent Jeanneau

 

4/ Salaires : l’agrégat bien commode de Bruno Le Maire

« Là, [à l’extrême gauche], on prétendra que la répartition entre la rémunération du capital et celle du travail n’a cessé de se déformer (…) Et peu importe [qu’elle] soit restée stable au cours des dernières années » (p. 147).

Défendant « l’éloge de la clarté », Bruno Le Maire dénonce le « piège des extrêmes » et refuse « leur narration biaisée de notre histoire ». A ce titre, il pointe du doigt l’extrême gauche, coupable selon lui de désinformation économique.

Certes, le ministre de l’Economie a raison lorsqu’il avance que le partage de la valeur ajoutée est stable. Depuis une dizaine d’années, les salariés captent, bon an mal an, autour de 58 % de la valeur ajoutée brute de l’économie française. Si la France a effectivement connu une déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salaires, elle est ancienne (entre 1982 et 1994). Entre ces deux dates, la part des salariés dans le partage de la richesse créée a baissé de 5,5 points de pourcentage. Sans ce recul, les salariés se seraient partagé 130 milliards d’euros de plus en 2022.

Mais même si cet agrégat est stable depuis vingt ans (la dernière donnée date de 2022), cela ne suffit pas à évacuer les récriminations des salariés qui estiment que leur part du gâteau est insuffisante, notamment ces derniers mois. Dans une note récente, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) montre que le salaire moyen réel par tête a diminué de 2,4 % au cours des quatre dernières années en raison de l’inflation. De leur côté, les entreprises ont, en moyenne, réussi à maintenir leur taux de marge à un niveau élevé en augmentant leurs prix de vente. Cela vaut notamment pour les entreprises du CAC 40, qui ont versé des dividendes à des hauteurs jamais vues.

Enfin, l’agrégat mobilisé par Bruno Le Maire mélange dans un même sac – celui des salaires – des situations très hétérogènes. Certes, en moyenne, le rapport interdécile1 des salaires nets est resté globalement stable ces dernières années : cela signifie que les 10 % des salaires les plus bas ont, en valeur relative, progressé au même rythme que les 10 % les plus élevés. Mais en euros sonnants et trébuchants, l’écart entre salariés mal payés et bien lotis s’est accru, et c’est en euros qu’on règle son loyer ou ses courses, pas en pourcentage. Bref, l’agrégat utilisé par Bruno Le Maire est incontestable, mais il est insuffisant pour apporter « la clarté » dont le ministre de l’Economie veut faire l’éloge.

Vincent Grimault

 

5/ La politique du gouvernement n’a pas fait décoller le taux d’activité

« Depuis 2017, la France a créé 2 millions d’emplois (...), le taux d’activité est à son plus haut depuis 1975. Pour obtenir ces résultats, il a fallu au président de la République et à sa majorité le courage de prendre des décisions » (p. 45).

Le taux d’activité des 15-64 ans atteint en effet 73,9 % en 2023. Il n’empêche, Bruno Le Maire n’a pas de quoi fanfaronner. Si on la compare aux autres pays européens, la France ne fait pas partie des meilleurs élèves. Et ce, en raison des faibles taux d’activité des seniors et des jeunes.

Par ailleurs, la hausse du taux d’emploi s’explique par des facteurs qui ne sont pas tous liés à la politique d’Emmanuel Macron : la rupture démographique d’abord, car moins d’entrées sur le marché du travail mènent à moins de besoins en créations d’emploi ; l’allongement de la durée du travail dû à la réforme Touraine ; le contexte macroéconomique favorable en zone euro jusqu’en 2019 via la réduction des contraintes budgétaires décidée par la Banque centrale européenne.

Allégements de cotisations peu créateurs d’emplois, contrats d’apprentissage coûteux, ubérisation du marché du travail… Les choix politiques du gouvernement sont contestables

A contrario, les choix politiques du gouvernement en matière d’emploi sont contestables. Les allégements de cotisations sur les salaires ne suscitent pas de créations d’emplois en masse, n’en déplaisent aux adeptes de la « réduction du coût du travail ».

Booster l’apprentissage a certes augmenté le taux d’emploi, mais il s’agit de contrats aidés très coûteux (20 milliards d’euros dans les poches des entreprises). Et cette politique a suscité des effets d’aubaine et des effets de substitution, si bien que la France n’a jamais compté autant d’apprentis très diplômés.

Cerise sur le gâteau, les emplois créés par le gouvernement sont aussi précaires. Depuis 2017, l’exécutif n’a de cesse d’encourager « l’ubérisation » du marché du travail, avec le développement du travail indépendant, s’opposant au passage au projet de régulation des plates-formes de travailleurs porté par les institutions européennes. Le nombre de microentrepreneurs a donc explosé, pour le plaisir des Uber et autres Deliveroo.

Audrey Fisné-Koch

 

6/ La croissance ne se conjugue malheureusement pas avec le climat

« Nous sommes parvenus à découpler la croissance de notre richesse et celle de nos émissions de CO2, apportant la preuve tangible que nous pouvions conjuguer croissance et climat » (p. 75).

S’agissant du réchauffement de l’atmosphère, Bruno Le Maire ne manque pas d’air. Progrès technique oblige, cela fait en réalité plus de trois décennies qu’en France, comme dans les autres pays développés, la croissance économique n’entraîne plus celle des émissions domestiques de gaz à effet de serre. Et depuis une vingtaine d’années, elles régressent franchement, tandis que le produit intérieur brut continue de progresser.

Par ailleurs, la deuxième moitié des années 2000 ne voit pas seulement l’enclenchement d’une dynamique de baisse des émissions, aidée à l’époque par une envolée des prix du pétrole. Elle marque aussi l’entrée dans une période de croissance économique plus lente (et plus chaotique). Ce qui relativise d’autant l’ampleur du découplage.

Enfin, la dynamique de ce découplage, bien que réelle, est très loin de démontrer que nous conjuguons actuellement croissance et climat. Pour que la France tienne ses objectifs climatiques, il faudrait que la baisse exceptionnelle de ses émissions réalisée en 2023 (– 4,8 %) – deux fois plus forte que la baisse annuelle entre 2019 et 2022 – soit soutenue chaque année d’ici à 2030 et au-delà, a averti le Haut Conseil pour le climat dans une lettre adressée le 2 avril au gouvernement.

Or, l’intendance ne suit pas. Et il n’est question ici que d’émissions territoriales, non d’empreinte carbone totale, c’est-à-dire prenant en compte l’impact climat des produits importés.

Antoine de Ravignan

 

A lire : Episode 2/2 - Pourquoi les propositions de Bruno Le Maire mèneraient la France dans l’impasse

 

  • 1. Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution. Ici, le rapport D9/D1 met en évidence l’écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile).

À la une

Commentaires (15)
Christian Chavagneux 30/04/2024

C’est bien pour cela que l’article prend ses précautions vis-à-vis de ces classements et précise : «Pour autant, ce genre d’indice très général ne nous dit pas grand-chose de concret sur la qualité de la spécialisation des différentes places». Et indique que le meilleur indicateur, c’est la qualité de la spécialisation soit combien la France gagne d’argent grâce à sa place financière. Et là, il n’y a pas photo, la France est très loin. Aucune raison pour le ministre de glorifier comme il le fait dans le livre l’importance de la place de Paris.

ALAIN MULARD 23/04/2024
La politique et son "star system" ne peut et ne doit être confondue avec une approche rigoureuse des données, et au delà une bonne connaissance de terrain etdes épreuves de vie vécues de ceux que Le Maire ne fréquente pas. Le but est de "faire croire", et du reste il y a une citation apocryphe qui dit tout : "je ne crois aux statistiques que lorsque que les ai moi-même falsifiées". On n'est pas sur de la falsification, mais à coup sûr on manipule, on triture, pour conforter sa "rente politique"
VINCENT GRIMAULT 23/04/2024
Bonjour et merci de votre lecture attentive. Un décile n'est qu'une borne qui sépare des volumes. Le premier décile est la borne située entre le plus haut salaire des 10 % les plus bas et le plus bas salaire des 90 % les plus hauts. Ainsi, il n'y mathématiquement pas 10 déciles mais seulement 9. D'où le ratio D9/D1. On entend souvent parler, abusivement, du "10eme decile" pour les gens au-dessus du 9eme (et donc les 10 % les plus riches) mais techniquement, on ne devrait pas.
MARC M. 28/04/2024
Le responsable opérationnel utilisant des statistiques isole habituellement les deux extrémités de la distribution. Il travaille sur les 80 % "centraux" (ou 90 %, ou 98%, selon le sujet), puis étudie spécifiquement les 10% (ou 5% ou 1%) les plus élevés et les plus faibles. Dans les 10 % de revenus les plus faibles, e.g., on a les ménages ayant un revenu égal à 0. Les comparer aux autres n'a pas de sens.
GARRIGUES BERNARD 23/04/2024
(NOTE 1 DE L'ARTICLE) Les rapports interdéciles permettent de mesurer les inégalités d’une distribution. Ici, le rapport D9/D1 met en évidence l’écart entre le haut (9e décile) et le bas de la distribution (1er décile) ... Faudrait peut être qu'AE explique pour qu'elle raison mathématique le rapport de distribution est celui entre le 1er et le 9ème ; et pas avec le 10ème ? Déjà que le rapport entre la masse du 1er décile et celle du 10ème falsifie la redistribution réelle
BB 22/04/2024
Etude fouillée et très intéressante, mais remettez de l'ordre dans les graphiques, SVP
BB 22/04/2024
C'est déjà fait, merci
Gourou51 22/04/2024
Merci pour cet éclairage mais il est vrai qu'en macronie ils adorent l'enfumage à tel point qu'ils vont nous faire croire que ce sont eux qui ont inventé la poudre...
DANIEL 22/04/2024
Une fois de plus, AE devrait être moins péremptoire. Il y a certes plusieurs méthodes pour mesurer l'importance d'une place financière. Pour voir Paris devant Francfort : https://fr.statista.com/statistiques/570748/principales-places-financieres-dans-le-monde
Christian Chavagneux 30/04/2024

Il existe plusieurs classements des centres financiers. Celui de Z/Yen est celui qui fait référence dans la finance. Au moment où le livre a été écrit, la France était derrière l’Allemagne. Mais l’essentiel n’est pas là. Ces classements agrègent des informations de tous ordres que chacun peut pondérer comme il veut. L’important, c’est combien rapporte la place financière. Et là, il n’y a pas photo, comme le montre le graphique, la France est loin d’être en haut du podium.

DANIEL 30/04/2024
Cependant, cous citez ce classement pour prouver que Le Maire ment. Pourquoi ?
Christian Chavagneux 30/04/2024

Parce que c’est celui qui fait référence.

DANIEL 30/04/2024
Je vous renvoie à votre propre phrase : "Ces classements agrègent des informations de tous ordres que chacun peut pondérer comme il veut.".
PIERRE SALAUN 23/04/2024
J'ai l'impression que Paris et Francfort s'échangent leur place tous les 6 mois dans ce classement en effet. Sur la parution semestrielle de avril 2024, Francfort est devant. Ça expliquerait la bonne foi des deux parties
DANIEL 23/04/2024
Tout à fait exact. Le seul qui soit de mauvaise foi dans cette histoire, c'est Alternatives Internationales qui tient les propos de Le Maire pour une contre-vérité pure et simple.
Seuls nos abonnés peuvent laisser des commentaires, abonnez-vous pour rejoindre le débat !
Sur le même sujet